3. Picasso et le cubisme:

3.1. Picasso:

Pablo Picasso est né à Malaga (Espagne) en 1881. Il est mort en 1973 Il y eut plusieurs époques dans son oeuvre : l'époque bleue, rose, le cubisme (Les demoiselles d'Avignon), le surréalisme et l'abstraction, l'expressionnisme (Guernica).

3.2. Picasso et le cubisme:

Au milieu de 1906 à peu près, Picasso commence à ressentir une certaine insatisfaction face à la perfection formelle et linéaire exquise de ses peintures de la période dite "rose" : alors, d'un geste brusque et violent, il "récupère" la puissance massive de la sculpture barbare, ibérique et celtique, ses tableaux sont alors occupés presque entièrement par les formes rudimentaires et élémentaires de personnages qui s'imposent par le poids de leurs corps massifs (qu'on envisage par exemple le tableau les Deux femmes nues et le Portrait de Gertrude Stein). L'influence du style de Cézanne est indéniable, mais ce style est réinterprété avec l'œil d'un primitif. Les grandes compositions, qu'il avait déjà expérimentées précédemment, recommencent à l'intéresser.

 

Les Demoiselles d'Avignon

Examinons une toile, Les Demoiselles d'Avignon, pour comprendre l'évolution de Picasso. Ce fut en 1907 que Picasso exécuta une toile d'une nouveauté bouleversante, intitulée Les Demoiselles d'Avignon. On peut réserver son avis sur la beauté de cette œuvre, mais ce fut sans doute la puissante conviction émanant de cette toile violente et sa singulière unité qui lui valurent, après de rudes polémiques, d'être considérée comme une sorte de chef-d'oeuvre. A l'origine, ce tableau devait s'intituler Le bordel d'Avignon et devait représenter quelques filles en train de manger en compagnie d'un marin et d'un étudiant à côté d'un crâne. Mais peu à peu il modifie son projet, et on peut voir aujourd'hui le tableau définitif baptisé Les demoiselles d'Avignon. Au changement de thème correspond, clairement lisible sur la toile, un changement de style qui rappelle qu'il a peint son tableau en deux étapes. En effet, à la pose statique des trois personnages de gauche s'oppose la violente torsion des deux nus de droite. La composition du tableau est complètement bouleversée par l'insertion intense et pleine de vitalité de ces figures de femmes, dans lesquelles pour la première fois, l'artiste renonce à tout concept traditionnel d'harmonie, de proportion, de beauté, de construction plastique, de perspective : la rencontre que Picasso a faite, grâce à Derain et à Matisse, de l'art nègre est certainement déterminante en ce qui concerne cette libération de toute convention passée. elle lui a révélé que la vitalité d'une œuvre ne dépendait pas tant de son degré d'imitation d'une réalité préétablie que de la reconstitution d'une réalité obéissant absolument à l'instinct et aux impulsions les plus originales. Naturellement, il s'agit là d'une interprétation partielle de l'art dit primitif, dans la mesure où elle ne tient pas compte de l'élément magique et rituel ; mais c'est aussi l'unique manière de le comprendre de façon moderne et active dans le cadre de la sensibilité d'un artiste créateur. Les deux personnages "nouveaux" des Demoiselles d'Avignon sont construits par plans plastiques qui s'ouvrent sur le milieu environnant et en définissent l'espace ; leurs têtes, tantôt coupées à la hache, tantôt griffées au poinçon, se présentent avec une grimace rageuse, et la couleur elle-même devient à cet endroit âpre et contrastée. Picasso se rend compte que cette partie du tableau, dominée par une furie expressive et par une soif profonde d'innovation, constitue un défi aux conventions séculaires de l'art occidental ; selon toute probabilité, il pense à remanier l'ensemble de la toile en se fondant sur ses nouvelles réalisations stylistiques. Il existe de nombreuses études pour les diverses parties du tableau, études qui renouvellent à chaque fois, de façon fougueuse et déchaînée, la structure rigoureuse des trois nus de gauche ; toutefois, le tableau est demeuré finalement en l'état où nous le voyons aujourd'hui, peut-être parce que le peintre a craint d'en compromettre la réussite en le remaniant. Après cela, une évolution se manifeste au début de 1908, quand les toiles de Picasso s'épurent de la vitalité magique et du grotesque sauvage des tableaux précédents pour se concentrer, avec un intérêt exclusif, sur le problème de l'objectivité de l'image et de sa construction formelle : jusqu'alors, il est évident que Picasso a oscillé entre l'instinct et la raison, entre l'impulsion qui bouleverse toute règle et l'intellect qui organise. A partir de maintenant et pendant plusieurs années, le peintre se rangera du côté de l'intellect et de la raison, sans pour autant renoncer à leurs antinomies dialectiques qui l'inspirent toujours : nous dirions plus justement que l'intellect et la raison interviennent pour organiser ce qu'il trouve par instinct et intuition. C'est seulement à présent que Picasso découvre la signification moderne et véritable de la peinture difficile de Cézanne, et il s'apprête à en extraire toutes les nouvelles possibilités expressives, bien au-delà des pures suggestions formelles dont il s'est déjà servi. Ainsi, aux déformations sauvages et impétueuses, succèdent des synthèses méditées de formes qui tendent à une simplification géométrique de la réalité, qui renoncent à toute description naturaliste, mais qui revalorisent l'objet et le personnage, dans leur construction plastique, contre la dissolution atmosphérique des impressionnistes et la bidimensionalité des fauves.

Les assemblages
La volonté de rechercher la nouvelle objectivité de l'homme dans le monde incite Picasso et Braque à insérer dans la peinture des matériaux extra-picturaux ; c'est de cette nécessité que naissent les premiers "assemblages", dans lesquels sont surtout utilisés des journaux et des morceaux de tapisserie ("papiers collés") ; puis, après 1912, de morceaux d'étoffe, de linoléum, et du sable mélangé à des couleurs à l'huile. Ces éléments du monde physique et de la vie quotidienne insérés dans le tableau ont le pouvoir de ramener l'image dans le règne familier des choses de tous les jours mais, en même temps, ils sont intégrés à la construction plastique de la peinture.

Le groupe "La section d'or"
Depuis 1910, toute une bande de jeunes peintres est venue épauler et poursuivre les recherches des cubistes. Ils se réunissent souvent dans l'atelier des frères Villon à Putaux ou dans celui de Gleizes à Paris : outre Léger et Gris qui restent plus proches de Braque et Picasso, outre les frères Villon Duchamp-Villon et Marcel Duchamp, et Albert Gleizes, il y a là Metzinger, Le Fauconnier, Lhote, Marcoussis, Herbin, Picabia, Kupka, La Fresnaye, et, un peu à part, Delaunay. Ce qui les distingue des cubistes orthodoxes, c'est leur préoccupation accentuée pour les problèmes de couleur et de mouvement. A la confusion de Picasso, funambule de génie, monstre sacré de l'art nouveau, Georges Braque, le régulateur, oppose l'équilibre, la mesure et la continuité d'un cubisme vraiment français.


Ses oeuvres:

Les Demoiselles d'Avignon

 

Le joueur de guitare

 

Guernica

 

Le violon

 

Le portrait de Gertrude Stein